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15/01/2007

Mon fidèle compagnon

Comme tout le monde, ou presque, j'ai commencé en manipulant avec une "pioche" et puis, très vite, je suis passé au "double contact", peut-être parce que mes "Parrains" utilisaient ce genre de manipulateur. La grande majorité était de "construction maison" avec un morceau de lame de scie. A ma connaissance, il y a une cinquantaine d'années, seul le modèle "Dyna" était de fabrication professionnelle, tout au moins en France.


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Je ne suis pas collectionneur, mais je ne résiste guère quand j'en aperçois un dans une brocante, d'autant qu'YL trouve, quelle chance, que c'est souvent un bel objet ! Celui-ci date de 1925.

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Le J45
En mobile, tout aussi dangereux, mais plus discret qu'un microphone !



Ce "double" a été confectionné de toutes pièces par un mécanicien du Rhinocéros en 1956. Il ne m'a jamais quitté et m'a fidèlement servi de bateau en bateau, d'indicatif en indicatif... Je n'ai changé que les contacts (des vis en laiton taillées en pointe qui commençaient à fatiguer !) par des contacts dorés (oui mon cher !) extraits d'un vieux relais télégraphique trouvé dans un surplus.


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Les Anciens m'avaient prévenu : "Attention, avec un double on a tendance à tout coller !". Ils n'avaient pas tout à fait tort. Pour éviter cela, une astuce (?) dont je ne revendique pas la paternité mais que je n'ai jamais vu signalée par ailleurs : toujours commencer le début d'un caractère du même côté...



En 1968, jai pourtant bien failli lui être infidèle. Mon ami Claude F9HS (ex FB8YY, ZS1RY et qui sévit toujours via la Lune sur 144 MHz) décrivait pour la première fois dans Radio-REF un manipulateur électronique équipé de circuits intégrés. Je suis parti en vacances avec l'un des protos mais j'ai vite abandonné, ma main étant depuis trop longtemps habituée à transmettre points et traits comme cela venait, à gauche ou à droite !

Vu ses années de service, je lui ai adjoint un assistant. D'abord le montage de G.Rivat F6DQM (Radio-REF mars 76), puis celui de F6FBB/F1GQS/F1CDC (Radio-REF novembre 83). Ces deux outils sont toujours en activité à la station. Leur seul défaut, les messages sont gravés dans la pierre. Comme je les utilise pour lancer CQ (rarement) ou mon indicatif, il ne s'agit pas vraiment d'un défaut.

N'ayant pas l'habitude de contacter un DX rare du premier coup, et encore moins de le faire savoir sur un cluster ("First call", t'as vu comme je passe !), ce "valet" me permet de ne pas manipuler X fois mon indicatif, ce qui devient lassant quand on n'a pas la chance d'avoir un émetteur équipé d'une mémoire (lacune de mon FT990) !

Si vous souhaitez disposer de toutes les possibilités d'un manipulateur à mémoire sans ouvrir outre mesure votre porte-monnaie, je ne saurais trop vous recommander la merveilleuse réalisation décrite par DL4YHF et traduite en français par F6EAU. Ce montage, cadeau de mon ami Claude F2FO, utilise un PIC. En tapant DL4YHF dans Google vous saurez tout !


Mais je m'égare et je ne sais pas pourquoi je parle de télégraphie... J'ai appris il y a quelques jours que même les Américains viennent d'abandonner cette épreuve pour l'examen de radioamateur. C'est dire...
Peut-être qu'à la prochaine réunion IARU les balises vont être invitées à transmettre leur indicatif en téléphonie ?

A plus ou moins long terme on ne devrait donc plus avoir de pile-up sur les expéditions DX en CW et ne plus entendre que quelques "attardés" utiliser ce mode de transmission lors des concours. Et pourtant...
Bon, je vous quitte, je vais me joindre aux meutes qui sont aux trousses de 7Q7BP, S21XA, XT2C, T32MO et VU7RG... en CW bien entendu !

10/01/2007

L'examen "Radio de bord"

En fait il s'agissait plutôt d'un concours qui ne voulait pas dire son nom. Ce n'est pas seulement mon sentiment mais celui de nombreux collègues, pour la plupart OM, que je retrouve avec plaisir.
Il y avait en gros, une vingtaine de reçus au 2ème classe sur 150 candidats. Quant au 1ère classe, quand il y avait 5 lauréats sur 40 postulants, c'était une bonne session !
Une chose était sûre, le diplôme en poche était synonyme d'embarquement assuré. Notons qu'en 1960 une pénurie de radios s'installa et que l'on vit fleurir nombre de dérogations...

Une bizarrerie, parmi d'autres... Les "2ème classe" passaient une épreuve de lecture au son à 80 lettres/minute, les "1ère classe" à 125... En mer, je n'ai jamais entendu quelqu'un demander le diplôme du correspondant afin de régler sa vitesse !

L'examen comportait une épreuve de géographie, note éliminatoire à 16 (16/20 vous avez bien lu !). Sa durée ? 20 minutes avec deux questions du style "Que savez-vous sur Madagascar ?" et "Quels sont les câbles immergés dans la Baltique ?". L'intérêt de ces questions ne m'est jamais apparu. Comme la plupart des candidats, je potassais quelques pays et apprenais "par coeur" ces fameux câbles... A force d'ânonner et de rabâcher ces successions de villes, un peu à la manière des tables de multiplication de mon enfance (les Anciens comprendront !), nous parvenions tant bien que mal (souvent) à connaître ces lignes.

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Ces câbles posés et entretenus par des navires spéciaux, sont équipés maintenant de fibres optiques. Pour en savoir plus visitez ce site:
http://www.leradome.com/mt_musee/htdocs/mtp5.htm
Photo prise à Penmarch dans le Finistère.

Après un demi-siècle, il m'en reste une bribe, qui revient de temps en temps... Kartoum, Kassala, Suakkin et Port-Soudan.... Ouvrez votre Atlas !
Dans la pratique, pour l'envoi ou la réception des télégrammes, les liaisons s'effectuaient plus spécialement avec l'excellente station de St Lys Radio (FFL) près de Toulouse et les stations côtières des pays visités. La suite à donner était de leur ressort.


En revanche, parmi les épreuves dites "pratiques", l'une consistait à reconnaître et à décrire l'utilisation du composant que Monsieur l'inspecteur extrayait d'une caisse... Un condensateur variable, un isolateur, une lampe, une résistance bobinée qui, malgré sa vitrification, commençait ... à se débobiner !

Ce n'est qu'une fois à bord que l'on découvrait les équipements plus ou moins modernes (émetteurs, récepteurs bien entendu mais aussi sondeur, goniomètre et radar ) et que les problèmes d'entretien et de dépannage apparaissaient. Nous en reparlerons.

05/01/2007

Remorquages et assistances

"Les souvenirs sont nombreux...
Du petit chalutier "Véronique" désemparé au beau milieu d'un golfe de Gascogne en furie avec des creux de plus de 10 mètres, au cargo belge privé de gouvernail et maintenu face au vent par les canots de sauvetage de Molène et Ouessant l'empêchant de s'échouer sur les rochers, en passant par le pétrolier américain (T2) en panne et dérivant en mer d'Iroise...

Le souvenir le plus pénible reste néanmoins celui de la collision survenue entre un pétrolier et un cargo grec. Une nuit (et pour une fois sur une mer d'huile), le Rhinocéros est à l'abri près de l'île d'Ouessant dans une brume très épaisse. De quart au poste radio, le calme du 500 kHz est brutalement rompu par un SOS. Dépêchés sur les lieux, car à quelques heures de route du sinistre, un spectacle épouvantable nous attend. L'impression d'une mer en feu... 19 morts, pour la plupart à moitié calcinés...

medium_Ioannis.jpg
La carcasse du pétrolier calciné. La déchirure de l'étrave donne une idée de l'ampleur de la collision...


Plusieurs bateaux sont déjà là et portent assistance. Nous recueillons plusieurs rescapés et remorquons le cargo jusque dans la baie des Trépassés. Nous restons à couple pour pallier tout incident. Dans la nuit, le feu reprend soudainement à bord du cargo.
Je n'ai jamais été aussi rapide pour appeler les secours...

Un autre incident, lequel aurait pu avoir de fâcheuses conséquences...
Il nous arrivait de tirer un but radarisable à environ 1600 mètres derrière nous, permettant des exercices de tir à d'autres unités de la Royale. Nous étions bien entendu en liaison constante avec le tireur. Heureusement...
Le but (la cible radarisable) étant un objet coûteux, pas question de le pulvériser. Aussi le tireur réglait ses batteries sur la cible puis se décalait (en azimut).
Ce jour-là le décalage fut fait, mais du côté du remorqueur. Le tir commença. Les gerbes d'eau assez rapprochées nous firent réagir. Très vite !
L'erreur est humaine... Certaines erreurs le sont plus que d'autres.

Toutes les sorties ne s'effectuaient pas pour un sauvetage et par mauvais temps. Je me souviens d'expériences de survie en mer, en baie de Quiberon. Des pilotes, des hôtesses de l'air, des médecins y participaient et, parmi eux, le docteur Alain Bombard, un homme qui avait traversé l'Atlantique seul, sur son radeau "l'Hérétique", en se nourrissant de sa pêche et en buvant (pouah !) de l'eau de mer.


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Alain Bombard, Pierre le timonier qui deviendra F8DHM et F9OE.


Des moments inoubliables et des cours n'ayant rien de livresques.
Je conserve précieusement son livre "Naufragé volontaire" qu'il me dédicaça "En souvenir d'un sauvetage pour rire". Au contact de ce genre d'homme, on se sent un peu moin c... Ce n'est peut-être qu'une prétentieuse impression.

Pour beaucoup les "obligations militaires" étaient un moment à passer sans grand intérêt et même souvent synonymes d'inactivité morose, de temps perdu. Pour ma part j'ai mesuré la chance que j'ai eue de passer ces deux années sur ce bateau, même si ce fut, par moments, un peu physique !
En fait la sensation d'être utile à quelque chose, tout en apprenant beaucoup dans différents domaines.