01/12/2006
1955, la dernière ligne droite...
Ce fut une année studieuse, très studieuse, il y avait tellement de temps à rattraper. Du bachotage !
L'examen "radio-navigant" restait le but premier. Dans la catégorie "télégraphiste radio de bord" il en existait trois:
- Le "Spécial" qui limitait l'activité à la grande pêche,
- Le "2ème classe" que je convoitais, lequel permettait d'officier sur les cargos. La "vitesse" de lecture au son était de 80 lettres/minute pour les deux examens, la différence se situant dans les difficultés des questions radioélectriques, de la taxation, et même sur une épreuve de géographie. Nous y reviendrons.
-Le "1ère classe" permettait d'être chef de poste sur un paquebot. La France en comptait un certain nombre en 1955. Les difficultés augmentaient dans tous les domaines (tout au moins pour moi !) et il fallait lire à 125 lettres/minute (en toute modestie cela ne me dérangeait pas) avec épreuves en code et en clair.
J'avais pour ma part tiré un trait sur ce "1ère classe"...
Les épreuves se déroulaient plusieurs fois par an à Paris, Marseille, Nantes, Bordeaux et Nancy si mes souvenirs sont exacts, et il était possible de s'y présenter deux fois par an. Alors pourquoi ne pas tenter l'expérience pour voir un peu, une sorte de galop d'essais ? Ce qui fut fait sans rien dire à personne, sauf aux Parents (il fallait bien verser les frais d'examen !). Nous étions en avril.
L'épreuve de CW fut une simple formalité, et les autres épreuves écrites ne se déroulèrent pas trop mal. Vint l'oral sans gros probléme. Il ne restait plus que l'épreuve pratique de téléphonie. Autrement dit c'était dans la poche !
L'inspecteur des PTT ( j'ai appris plus tard qu'il s'agissait de André Cuny F8MD) mimait la station côtière (Byzerte Radio je crois) alors que j'étais l'opérateur du chalutier Cap Bon (là j'en suis certain, croyez-moi !). Ce fut l'horreur, j'intervertis indicatif bateau avec indicatif côtière, bégayais lamentablement durant la transmission du message et cherchait mes analogies (Ce n'était pas à l'époque Alpha, Bravo, Charly etc mais Amsterdam, Baltimore, Casablanca...)
Ce fut mon premier... naufrage et la belle aventure s'arrêta là.
De retour à l'école, penaud, j'ai tout avoué en regrettant que l'on n'ait jamais fait le moindre exercice en phone, ce qui déclencha une grosse colère du Prof !
Cette expérience me fut néanmoins utile mais si vous m'invitez à partager un couscous (j'adore), ayez je vous prie la délicatesse de ne pas me proposer de l'harissa du Cap Bon, c'est, je crois, la meilleure mais vous feriez remonter de forts mauvais souvenirs !
Je me suis toujours demandé si ce n'est pas de cet accident de parcours que date mon amour de la CW et mon peu d'intérêt pour la phone ?
Juin arriva, j'obtins le CAP de justesse et cette fois le "Spécial" (collé hélas au 2ème classe). Je dis de justesse car à l'oral, deux professeurs voulurent tout savoir sur la détection ! Si le but du système et le principe de la détection diode furent franchis, les autres détections "anodique", "Sylvania" et celle dite "de grille" me laissèrent muet...
Mon Prof de radio (Monsieur Stephani) m'indiqua par la suite que ce n'était guère glorieux, surtout pour un gars qui avait eu la meilleure note sur le sujet de l'écrit (les alimentations). Quelle aimable et stupéfiante révélation !
Bof, sur le papier les fusibles ne sautent guère et les alimentations ne fument pas souvent ! Pourtant depuis plus de 50 ans, combien de problèmes alimentaires ai-je rencontrés... Mes amis F9HS, F6DKW, F1RJ peuvent en témoigner !
11:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/09/2006
Ce fut la radio...
Ce fut la radio car le Tonton à qui l'on avait demandé conseil travaillait à la CSF...
Trois ans donc passés à l'EPR (Ecole Pratique de Radio) 10 rue de la Douane, Paris X, Métro République. Ne cherchez pas cette rue, à deux pas du canal St Martin, elle a été rebaptisée rue Léon Jouhaux.
Huit heures de mécanique par semaine et aux dires du Prof je travaillais au décamètre ! Tristesse de mon Père, tourneur à la SNCF qui lui opérait au centième, et qui constatait que le rejeton n'était pas fichu de travailler au dixième...
L'électricité vint en seconde année et la radio en troisième. Je dois reconnaitre que les impédances du circuit "vues à travers le transformateur" restèrent (et restent encore) une grande interrogation, parmi tant d'autres...
En troisième année, le professeur de mesures était Maurice Mesnard qui devint par la suite F9MW. Il fut membre du CA du REF.
Le Certificat d'Aptitude Professionnel arriva et je fus... collé.
Mes parents, qui comme tous les parents ou presque veulent que les enfants réussissent, m'offrirent une dernière chance, redoubler.
Il existait dans cette école une 4ème année Dessin industriel mais aussi une 4ème année Radio de bord. Une fois encore le Tonton conseilla... La radio et le dessin cumulés offraient des débouchés fort intéressants... Bon, allons en Dessin et au bout de cette 4ème année nous repasserons CAP radio en plus...
Pour se rendre dans cette classe il fallait traverser une salle où une dizaine de gars, casque aux oreilles, grattaient du papier avec quelquefois des bruits bizarres (des signaux Morse, vous l'aviez deviné !). Au mur des affiches représentant des paquebots (heureux temps !) des rivages peuplés de jolies filles en pagne, des palmiers...
Pendant près de deux semaines j'ai hésité... et pour finir je me suis posé dans la classe "radio-navigant" ... Il a bien fallu informer les Parents... Catastrophe ! Ils ont vu immédiatement la disparition de leur fils et bien entendu une mort prématurée par naufrage... Un optimiste débordant dans la famille !
Lorsque nous avions bien travaillé, nous avions droit d'aller dans un petit réduit au fond de la classe écouter les
agences de presse sur un AME5G. J'ai découvert là que l'école était dotée de l'indicatif radioamateur F3HE, son responsable était le Prof de lecture au son François Deguilly, plus tard F8JQ et qui devint, à la fermeture de la section Radio de bord, Secrétaire Général du REF en remplacement de Max F9FY.
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21/03/2006
L'opérateur
J'ai démarré jeune...
Si j'en crois mon ami F6EVD... qui me tient la main (je devrais dire le clavier !) pour tout ce qui concerne l'informatique et à qui je dois ce montage photo.
En fait la licence date de février 1956... Nous sommes en mars 2006. Cela fait 50 ans !
"Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?" C'est la question que me posait ma mère à la sortie de l'école où le Directeur venait de lui signifier mon renvoi. Définitif. Je dois reconnaitre qu'il avait été patient...
Nous étions en 1950. Si en 2000 la "psycho" et l'informatique étaient en tête , en 1950 le dessin industriel et la radioélectricité (on ne disait pas encore l'électronique) étaient les deux professions les plus convoitées.
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