18/09/2015
Les guetteurs
En juillet 2010, le record du monde sur la bande 10 GHz était établi à 2696 km. Les records étant faits pour être battus, deux OM australiens portaient la distance à 2732 km en janvier 2015... Le défi de faire mieux était relevé du 29 août au 12 septembre par HB9AZN, HB9BOI, HB9DUG et HB9RXV (F4WAG) en Calabre, F1PYR, F5FVP et F6DPH se déplaçant à Madère. F1BJD, F5AYE et F5BUU se positionnant entre les deux à Tarifa en Espagne. Si vous voulez en savoir plus...
Hélas les conditions de propagation ne furent pas de la fête, les prévisions "tropo" du site F5LEN s'avérant très pessimistes...
Félicitations à l'équipe de Madère (CR3G) et à celle de Tarifa (EG7SHF) qui ont néanmoins établi la liaison (1200 km) sur toutes les bandes entre 1296 et 10 GHz sans oublier EA7/F4CXQ pour son contact avec CR3G à 1400 km sur 3 cm. Pas mal non ?
Encouragés par plusieurs amis nous avons, avec F1EQS, F1SRC et F5LWX, participé bien modestement depuis le Finistère (IN78QG) en "rêvant" d'une liaison à seulement 2004 km. Si le site du Toulinguet n'est pas spécialement un point haut, il offre de superbes caractéristiques : 60 m de haut, à 30 m de l'eau et un trajet totalement maritime pour Madère. Hélas, si la météo fut magnifique durant ces deux semaines, les conditions de propagation furent aussi mauvaises qu'en Méditerranée.
De g. à dr. F1SRC, F1PYR (qui était CR3G à Madère), F1EQS et F5LWX.
(photo prise au menez Hom/29 fin avril.)
Equipés sur 144, 1296, 5,7 et 10 GHz en rassemblant le matériel apporté par chacun, les essais furent négatifs. Maigre consolation, avoir reçu de nombreux "pings" sur 144 MHz le 8 septembre en provenance de CR3G. Mais bien loin d'un contact...
Merci à F5LEN pour ses prévisions de propagation (onglet "tropo" sur le cluster) ainsi qu'à G4ALY, F1RJ et F6DKW qui nous permirent des essais quotidiens (23 et 3 cm) bien instructifs. Regrettons au passage le peu d'activité sur ces fréquences qui s'ajoutait aux mauvaises conditions de propagation !
Deux semaines entre amis à guetter une ouverture ont permis d'évoquer (nous avions le temps !) projets, idées, souvenirs, déboires aussi...
Sur le site du Toulinguet il existe un phare mais aussi un sémaphore. Si l'on évoque souvent les phares, surtout depuis qu'ils sont télécommandés et ne jouissent plus d'un entretien journalier par une présence humaine, on ne parle - à mon avis - que bien peu des sémaphores qui couvrent la totalité des côtes françaises. La différence, bien exprimée par un marin, me plait bien : Les uns sont là pour être vus, les autres pour voir...
Lors de la création en 1806 il s'agissait de poste de défense. Les sémaphores sont aujourd'hui au nombre de 59 répartis sur tout le littoral français. Ils font partie de la Marine Nationale et plus de la moitié effectuent une veille continue, les autres n'étant "ouverts" que du lever au coucher du soleil. Les activités des "Guetteurs", spécialité de la Marine, sont multiples : surveillance (optique et radar) du territoire maritime, sécurité de la navigation tant des professionnels que des plaisanciers, coordination des secours, observations météo, transmission des bulletins et des avis urgents aux navigateurs (AVURNAV) sur la bande VHF...
Souvent dotés d'une "vue imprenable", les sémaphores occupent un lieu qui peut paraître idyllique mais qui devient vite un enfer. Lors de l'hiver 2013 l'anémomètre du Toulinguet est resté bloqué sur 94 noeuds. Oui c'est bien cela, un peu plus que 170 km/h...
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