Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/06/2010

Curieuses loupiottes

"On n'arrive pas chez les gens les mains vides". C'est ce que mère et grand'mère me disaient souvent. Eh bien lorsque je rends visite à mon ami Claude F2FO, c'est le contraire qui se produit ! Quand je le quitte, à regret, car c'est fou ce que l'on a à se raconter (cela dure depuis plus de 50 ans), c'est moi qui repart avec plein de choses, comme la collection des Radio-REF édités et publiés par F8JD (J.Bastide de Toulouse) durant la guerre, un livre de F9AW sur les récepteurs de trafic, lequel pensait que si tout Amateur digne de ce nom devait construire son émetteur, il devait aussi construire son récepteur... Bigre ! En général ce sont des bouquins qui retracent la vie des grands de la "radioélectricité" et de leurs travaux.
Dans l'un d'eux j'ai lu que monsieur Langmuir (Nobel de chimie en 1932), alors directeur des laboratoires de recherche de la compagnie General Electric aux Etats-Unis, était payé par des chèques "en blanc", ses employeurs (dont le patron était Thomas Edison, ça vous dit quelque chose) ayant la hantise de le voir passer à la concurrence. Le rêve non ? Quand on est très bon...

C'est fou ce que le temps passe vite lorsque nous bavardons. Il est vrai que c'est moi qui la plupart du temps l'entraîne sur l'un de ses sujets favoris et le questionne sur sa collection de "vieilles loupiottes". Si les transistors ont à peu près tous la même tête, il n'en est pas de même avec les lampes qui par ailleurs ont souvent une histoire. Je ne résiste pas à vous faire partager mon plaisir avec trois modèles.

 

6AK5-WE717.jpg

Quelle différence entre ces deux-là ? Aucune. Ce sont deux 6AK5, lampe qui eut son heure de gloire en raison de ses caractéristiques. Et ce champignon à droite ? Rien d'autre qu'une 6AK5, dénommée WE717, montée à plat sur une embase octale dans une ampoule de verre, ce qui a permis à des équipements utilisant des tubes octaux plus anciens de retrouver de la vigueur.

CV100.jpg

Et celle-là, revêtue d'une cotte de mailles ? Un tube Trigatron  utilisé pour déclencher les impulsions dans les radars anglais durant la guerre 39/45. Hélas il avait une fâcheuse tendance à exploser... Soucieux de ses utilisateurs, il fut recouvert de ce filet de protection.

 

 

 

 

 

 

 

IMG_1718.jpg

La dernière. La position inhabituelle de son excroissance laissée par l'appareil à faire le vide dans le tube avait retenu mon attention... Non, ce n'est pas une lampe belge mais, cela ne vous rappelle-t-il pas le célèbre Manneken-Pis bruxellois ?

 

 

 

Beaucoup connaissent le site de F2FO mais un passage sur la collection du regretté Bernard Loquen est incontournable.

08/05/2010

Retour en mer...

Je ne sais si cela est dû à l'opération TM4FFU au Conquet, mais je viens de me rappeler qu'il y a bien longtemps que nous n'avons pas parlé bateau et voyage.

Nous sommes en 1959 ; après 11 mois de bord, 3 mois de congés (oui je sais cela peut sembler long mais, tous les navigants vous le diront, ce qu'il y a de meilleur dans la navigation, ce sont... les vacances !). Beaucoup de trafic (quand on aime...). La propagation est excellente, le  cycle solaire qui a culminé en 1958 fut l'un des meilleurs...

La propagation aidant, le DX fleurit même avec un simple dipôle excité par un tube RL12P35 alimenté sous 500 V. Indestructible (ou presque).
Une ombre au tableau. Je viens de faire la connaissance de Claude F2FO, lequel me rend visite un jour armé de différents ROS-mètres qui, hélas, délivrent à peu près le même verdict, soit entre 5 et 6 ... Moral brisé...

Mais les tubes sont sympas et endurent beaucoup de tortures, manifestant parfois (trop c'est trop) leur mécontentement en changeant de couleur, effluves bleues, gorge de pigeon... signes quelquefois avant-coureurs d'un décès prématuré. Les transistors, eux, s'en vont maintenant dans l'indifférence générale, sans prévenir... Quand ils deviennent chauds il est souvent trop tard...

Contrôleur du pôvre.jpgSur le moment je n'ai pas osé dire au possesseur de ces instruments, qu'à bord, si on fait bien entendu le creux plaque, on se règle aussi au maximum (?) de HF avec un outil, disons un composant rustique et peu coûteux, à savoir un petit tube néon "scotché" sur le feeder d'antenne (long fil de 80 à 100 mètres). Réglage au maximum d'éclairement et le tour est joué.... Cela ne vaut pas un watt-mètre/ROS-mètre c'est sûr !


Il y a peu j'ai évoqué le sujet avec quelques amis anciens radios de la Marchande, lesquels officiaient par ailleurs dans d'autres compagnies. Eh bien figurez-vous qu'ils avaient le même appareil - je devrais oser écrire contrôleur de champ - à savoir le magique "petit tube au néon".

 

Et puis un beau matin, un télégramme est venu troubler le calme de mon quotidien. Toujours laconique ces messages. "Embarquement Tchibanga Le Havre le.... Nous contacter."
Le Marin, l'hebdo des navigants, m'indique que le bateau revient du nord de l'Europe et repart pour un voyage vers l'Indochine. Chouette ! de nouveaux horizons qui vont me changer de l'Afrique et, ce qui ne gâte rien, un bateau neuf (ou presque) puisqu'il termine son premier voyage.


TCHIBANGA Déc.1965.jpg

Le poste radio n'a rien de comparable avec celui du bon vieux Daloa. Les améliorations sont grandes, surtout en réception. Fini le BC312, remplacé avantageusement par deux RU536, couverture totale jusqu'à 30 MHz. Ils sont même équipés d'un petit moteur qui permet de se déplacer rapidement sur la bande choisie. Quel confort... sauf que ce n'est plus une ficelle qui entraîne l'aiguille du cadran (nous n'en sommes pas encore au digital, n'anticipons pas !) mais un fil rigide, genre corde à piano, qui hélas ne se soude pas...Et quand il casse - cela m'est arrivé - je vous laisse deviner la suite... Les sirènes de l'océan Indien ont dû rougir en m'entendant...

 

----------------------

SWR twin.jpgEn feuilletant un vénérable hand-book de l'ARRL datant de 1965, je n'ai pas trouvé de watt-mètres/ROS-mètres qui fleurissent dans les manuels actuels mais seulement un pont utilisant des résistances et le fameux "twin-lamp", bien utile pour ceux qui utilisent du twin-lead.

 

 

 

 

 

23/04/2010

Pas d'amalgame !

Il ne faut pas faire d'amalgame. Il y a volcan et volcan. La plupart se font discrets, tout au moins dans l'hexagone (Puy de Sancy, Plomb du Cantal, Puy de Dôme...) et sont même devenus des points hauts appréciés par les amoureux des V/U/SHF. Ils ne sont pas tous des em...poisonneurs dans toute l'acception du terme, comme l'islandais.

Il y a même un cratère provoqué par une météorite, lequel me fait penser à un cratère de volcan, et qui s'est laissé appareiller pour devenir un radiotélescope géant. Il m'a apporté une grande joie le 18 avril en me permettant de suivre le trafic, via la Lune et en CW, de KP4AO. On n'entend pas tous les jours Porto Rico sur 432 MHz, avec un équipement classique s'entend. Il est vrai que 400 watts dans une parabole de 300 m de diamètre, ça aide... Mais plus de 700 000 km et environ 260 dB d'atténuation ce n'est pas rien non plus. Merci à K1JT et toute l'équipe pour cette magnifique activité.
Ce dimanche, je fus un SWL heureux.

Avril m'a gâté - tout au moins sur le plan radioélectrique - car invité à opérer TM4FFU sur le site de feu la station côtière de Brest-Le Conquet Radio/FFU qui a fermé ses portes en février 2000.
Une activité mondiale, durant 24 h, dans le cadre de la Journée radiomaritime (RMD Radiomaritime day). Activité discrète (10 kHz en CW sur chaque bande), en aucun cas un concours, et ouverte à tous*, n'ayant d'autre but depuis quatre ans que de perpétuer le souvenir du magnifique travail des stations côtières et ce, grâce aux Radioamateurs anciens radionavigants de la marine marchande ou militaire. L'occasion d'une sorte de "cousinade" radiotélégraphique !
Les gens du pont avaient les phares. Pour nous les radios, nos phares c'étaient les côtières.

 

Team TM4DDU.JPG

De g. à dr. l'équipe TM4FFU : F6CNM, F8FKD, F5LON et F1EQQ.


Ayant trafiqué de 1956 à 1961 avec FFU, mais aussi avec la plupart des côtières, vous imaginez le plaisir d'entendre TM1FFB/Boulogne, TM2FFL/St Lys parmi ceux activant DAN/Allemagne, PCH/Hollande, SAG/Suède... Et puis être l'espace de quelques heures (hélas) rajeuni de 50 ans, cela ne se refuse pas !

 

TM4FFU.jpg

Des gens qui, manifestement, aimaient leur métier.

 

Du public, pour qui "Le Conquet radio" fait partie du patrimoine, mais aussi plusieurs anciens opérateurs de FFU sont venus nous rendre visite. J'ai eu avec l'un d'eux, la réponse à une question que je me posais depuis longtemps : "Pourquoi les contacts avec les côtières commençaient toujours, en CW, par un cordial "Bjr vx" (Bonjour vieux), alors qu'en téléphonie nous avions droit à un distant "Bonjour Monsieur" ? C'est tout simple m'a répondu Bernard ancien de la station, " En graphie on savait que l'on avait un opérateur à l'autre bout, alors qu'en phonie cela pouvait être le commandant ou je ne sais qui..."
Confraternité des graphistes bien sûr. J'aurais dû y penser.


VibroplexFFU.JPG


Un manip chargé d'histoire... C'est lui qui a  eu la tristesse d'assurer la dernière vacation de FFU...

En fait je me demande qui étaient les plus heureux, les OM ou les anciens opérateurs du site ? je ne sais pas répondre.

----------------

Merci à F1EQQ et F1SRC pour les photos.

* J'insiste sur "ouverte à tous" car je suis peiné, chaque année, de constater que le concours BARTG organisé par nos amis anglais, pays du fair-play, est réservé aux stations anglaises et celles du commonwealth...