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23/03/2008

DX quand tu nous tiens...

Quand j'entends les appels vers une station rare, lesquels s'apparentent souvent à des hurlements, des braillements, des aboiements d'une meute en furie plus spécialement connue sous le nom de "EU zoo", le tout émaillé parfois d'insultes, j'ai du mal à imaginer ce que cela serait si, à la place d'un carton (QSL) - voire d'une place d'honneur au DXCC - il y avait comme finalité une sélection en équipe de France, un lot de 100.000 euros, une place de ministre ou même un bon de repas pour quelqu'un qui n'a pas mangé à sa faim depuis longtemps...
La passion exclurait-elle correction et savoir-vivre ?

"Dis-donc 9OE, tu participes beaucoup à ces chasses ces derniers temps !"
Et toc ! La prochaine fois je fermerai la porte de la station afin que Douce Moitié n'entende pas mes appels à l'étage inférieur et surtout ne vienne pas lire par dessus mon épaule...
Vraiment pas discrète la téléphonie ! L'écran d'un PC non plus d'ailleurs...


Clipperton... Nom magique... Il y a quelques jours, nous nous remémorions avec F9HS, nos QSO avec FO0X.. en 1978. L'un deux s'était même réalisé sur 28 MHz en BLU ... Heureuse époque ; Le cycle du moment était plus coopératif et n'était pas avare de taches solaires ! Nous avons eu le même plaisir grâce à TX5C à renouveler le QSO, et pour ma part en peinant beaucoup sur 40 m en téléphonie.
J'imagine la joie et l'émotion ressenties par F6BFH, qui faisait déjà partie de l'expédition 1978, en retrouvant sur l'air les copains de l'époque ... Un club de Vétérans "récidivistes" de Clipperton avec HB9AHL (1978/2000) et N7CQQ (2000/2008) va peut-être voir le jour ?

J'aime bien cette carte extraite du site de l'expédition de J.L Etienne. C'est un site qui résume ce qu'il faut savoir sur l'histoire, la faune, la flore... A ne pas manquer. La documentation sur l'île, amateur ou non, ne manque pas ! Voir Google...

J'ai entendu et vu ici et là quelques critiques envers TX5C. Si elles avaient émané d'opérateurs ayant fait leurs preuves dans différentes expéditions, cela aurait pu être intéressant de comparer points de vue et façons de faire. Malheureusement il n'en était rien... Ah que c'est facile de critiquer, assis bien au sec et au chaud (pas trop !) dans un confortable fauteuil avec 220 V et boissons fraîches à disposition ! Un peu de patience et nous allons sans nul doute les entendre depuis une contrée rare. Quand le cycle 24 sera au mieux de sa forme ?


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On peut toujours rêver...













Document Nasa





Lorsque j'ai la chance et le plaisir de réaliser le contact, je m'installe confortablement et j'écoute la meute aux trousses du DX. Je fais alors comme si je devais répondre... Je conseille aux donneurs de leçon d'en faire autant. Je suis convaincu qu'après ces exercices ils vont réviser leur jugement.
Compte tenu de mes moyens, antenne et puissance, je me fixe toujours l'objectif - modeste - de faire le QSO en CW, phone et RTTY. Avec TX5C, malgré mes efforts et ma constance, je n'ai pas rempli le contrat en RTTY...
Alain, je compte sur toi pour combler cette lacune. Mais s'il te plait, n'attend pas 30 ans pour retourner sur l'île qui porte bien son nom, l'île de la Passion...

16/03/2008

Pilotes

On ne rentre pas dans un port (on n'en sort pas non plus) sans qu'un pilote ne soit monté à bord. Le pilote est là pour conseiller afin d'amener le bateau à quai (ou le "sortir" du port), dans les meilleures conditions. Le Commandant reste le seul responsable. En cas d'incident, si la responsabilité du pilote peut être engagée, celle du Commandant reste entière. Coupable et responsable.

Ce métier est souvent "physique", voire sportif. Un pilote de Dunkerque nous a, bien malgré lui, accompagnés jusqu'à Amsterdam... Descendre d'un bateau à l'aide d'une échelle souple qui se vrille et se balade le long d'une coque qui n'a rien à voir avec du velours, par des creux de 4 ou 5 mètres, pour enfin sauter dans une vedette qui monte et descend à un rythme très aléatoire, n'est pas du tout confortable et reste, à mes yeux, un petit exploit sportif.

Les difficultés sont très variables. On ne sort pas de Dakar comme on remonte les véritables labyrinthes du Congo ou du delta du Mékong. Ce travail relève d'une connaissance sans failles de ces lieux qui ne ressemblent pas du tout à un long fleuve tranquille.
Certaines compagnies de navigation très soucieuses de leurs bateaux, se payaient même le luxe d'avoir, dans les ports français, des pilotes attitrés ; il n'en était pas de même dans quelques coins perdus de la Côte d'Afrique, non dotés de pilotes, mais de locaux, appelés "pratiques". S'ils n'avaient pas le titre de pilote, ils n'en étaient pas moins fort utiles.
Ceux qui ont remonté la rivière pour aller à Burutu (Nigéria) chercher du coton, savent combien ils sont indispensables.


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Les pilotes évitent quelquefois semblable situation. Cet échouage sur les côtes audoises en novembre 1999 était dû à une violente tempête. Merci à Jean F1RJ pour la photo.

La cuisine française est, comme chacun sait, appréciée bien au delà de nos frontières et le plateau servi aux pilotes est très soigné. Rien à voir avec une légère collation. Ces derniers le savaient et appréciaient à leur juste valeur.

À Yokohama, bien qu'à quelques encablures du quai (disons 600 m pour faire un compte rond, l'encablure étant égale à environ 200 mètres !), notre pilote commanda "stop" afin de terminer tranquillement son repas avant de nous accoster...

Plus embêtante cette mésaventure pour ce pilote américain qui nous accompagnait sur le canal d'accès à Philadelphie, canal par ailleurs gelé en raison des -20° !
Vers 23 h, mon quart terminé, j'avais l'habitude de monter à la passerelle... Ce soir-là, le lieutenant de quart s'inquiétait de l'absence du pilote. Nous l'avons trouvé bien vite, heureusement, sur l'aileron de passerelle, à l'air libre, quelque peu somnolant le long de la rembarde. Après avoir dégusté le repas mais aussi - complètement - la bouteille de Bordeaux, notre guide avait senti le besoin de s'aérer un peu. Il était temps car par une telle température, il s'était déjà bien refroidi...

08/03/2008

Dakar - Boston

L'accueil sur les côtes américaines n'est pas discret... Bateaux et avions des gardes-côtiers (coast guards) veillent et il est conseillé de décliner - rapidement - indicatif, nationalité, destination, cargaison... Cela se passe en phonie dans la bande des 2 MHz. Pour régler l'émetteur je transmets le classique "one, two, three Daloa calling" ; en guise de réponse j'ai droit à un "quatre, cinq, six" en français avec un accent bien américain, avant de me faire "virer", car ce n'est pas la bonne fréquence... Cela commence bien !

Deux grosses stations sur la côte Est, WCC (Cap Cod) et WSL (New York). Je contacte cette dernière qui me répond immédiatement et m'invite à passer mes télégrammes sur la fréquence que je lui ai indiquée. Le trafic s'écoule bien entendu en duplex (en "split" si vous préférez), chaque bateau ayant au moins deux fréquences pilotées quartz dans chaque bande OC. A peine commencé, j'entends à nouveau "VVV VVV DE WSL" . J'arrête la transmission pensant que l'opérateur m'a perdu ... Non, non, bref rappel de sa part me demandant de poursuivre. J'ai appris bien vite qu'un opérateur m'avait pris en charge, laissant à un autre la direction de la veille.
Sacrée station multi-op !

Enfin à quai. Après différents contrôles et la prise d'empreinte des 10 doigts (oui, oui les 10), des fiches à remplir pour, enfin, avoir le droit de descendre à terre.
J'avais en rade de Boston donné un coup de main au lieutenant chargé de l'établissement de ces fiches à présenter à l'officier "immigration". Dans la marine marchande, nous n'avons pas de passeport mais un livret maritime comportant le pedigree de l'individu ainsi que ses différents embarquements avec nom des bateaux, dates d'embarquement et de débarquement...
Nous avions fait vite pour remplir ces papiers car, après 10 jours de mer, beaucoup piaffaient d'impatience pour aller... se dégourdir les jambes à terre.
Nous avons présenté les 41 fiches au préposé. À sa grimace, nous avons compris immédiatement que quelque chose l'ennuyait... "Qu'est-ce que c'est ?" articula-t-il en pointant du doigt les lignes "taille" et "poids". Il fallut se rendre à l'évidence, mètres, centimètres et autres kilogrammes étaient pour lui des mots inconnus, parfaitement incompréhensibles !
Nous avons revu notre copie. J'ai eu ce soir-là, je le confesse, de vilaines idées...
Quel accueil chaleureux ! Et je ne parle pas des 20° (Celsius !) sous zéro. Même en Farenheit c'est très froid ! Nous sommes en décembre 1958.