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16/03/2008

Pilotes

On ne rentre pas dans un port (on n'en sort pas non plus) sans qu'un pilote ne soit monté à bord. Le pilote est là pour conseiller afin d'amener le bateau à quai (ou le "sortir" du port), dans les meilleures conditions. Le Commandant reste le seul responsable. En cas d'incident, si la responsabilité du pilote peut être engagée, celle du Commandant reste entière. Coupable et responsable.

Ce métier est souvent "physique", voire sportif. Un pilote de Dunkerque nous a, bien malgré lui, accompagnés jusqu'à Amsterdam... Descendre d'un bateau à l'aide d'une échelle souple qui se vrille et se balade le long d'une coque qui n'a rien à voir avec du velours, par des creux de 4 ou 5 mètres, pour enfin sauter dans une vedette qui monte et descend à un rythme très aléatoire, n'est pas du tout confortable et reste, à mes yeux, un petit exploit sportif.

Les difficultés sont très variables. On ne sort pas de Dakar comme on remonte les véritables labyrinthes du Congo ou du delta du Mékong. Ce travail relève d'une connaissance sans failles de ces lieux qui ne ressemblent pas du tout à un long fleuve tranquille.
Certaines compagnies de navigation très soucieuses de leurs bateaux, se payaient même le luxe d'avoir, dans les ports français, des pilotes attitrés ; il n'en était pas de même dans quelques coins perdus de la Côte d'Afrique, non dotés de pilotes, mais de locaux, appelés "pratiques". S'ils n'avaient pas le titre de pilote, ils n'en étaient pas moins fort utiles.
Ceux qui ont remonté la rivière pour aller à Burutu (Nigéria) chercher du coton, savent combien ils sont indispensables.


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Les pilotes évitent quelquefois semblable situation. Cet échouage sur les côtes audoises en novembre 1999 était dû à une violente tempête. Merci à Jean F1RJ pour la photo.

La cuisine française est, comme chacun sait, appréciée bien au delà de nos frontières et le plateau servi aux pilotes est très soigné. Rien à voir avec une légère collation. Ces derniers le savaient et appréciaient à leur juste valeur.

À Yokohama, bien qu'à quelques encablures du quai (disons 600 m pour faire un compte rond, l'encablure étant égale à environ 200 mètres !), notre pilote commanda "stop" afin de terminer tranquillement son repas avant de nous accoster...

Plus embêtante cette mésaventure pour ce pilote américain qui nous accompagnait sur le canal d'accès à Philadelphie, canal par ailleurs gelé en raison des -20° !
Vers 23 h, mon quart terminé, j'avais l'habitude de monter à la passerelle... Ce soir-là, le lieutenant de quart s'inquiétait de l'absence du pilote. Nous l'avons trouvé bien vite, heureusement, sur l'aileron de passerelle, à l'air libre, quelque peu somnolant le long de la rembarde. Après avoir dégusté le repas mais aussi - complètement - la bouteille de Bordeaux, notre guide avait senti le besoin de s'aérer un peu. Il était temps car par une telle température, il s'était déjà bien refroidi...

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