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12/09/2010

Longévité

En Bretagne (comme dans beaucoup de nos belles provinces d'ailleurs), ils et elles sont tous cousins/cousines.... L'autre jour, en cette période de vacances qui apporte beaucoup de monde sur le littoral (c'est vrai que l'on a plus de visites quand on réside en bord de mer que lorsqu'on occupe un 3 pièces dans une rue sombre de nos grandes villes)... Je m'égare. Douce Moitié disais-je, a invité récemment un lointain mais sémillant cousin, âgé de 88 printemps. Fort intrigué par mes antennes, la conversation a vite roulé sur la radio.
"Je me suis engagé en 1939 pour la durée de la guerre après mon cours de radio dans le Morbihan mais le trafic ne m'intéressait guère, mon plaisir était dans le dépannage...". J'ai pensé qu'il devait être ravi d'avoir évolué en un temps où l'on ne jetait pas le poste parce qu'une résistance de 10 k avait fumé...
Il a bien entendu tenu à visiter la station et, à la vue du manip', il n'a pas résisté. Quasiment sans faute, il a manipulé le texte de la couverture d'une revue qui traînait sur le bureau... "Vous voyez, le Morse c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas !". Il y a lontemps que je le pense. Puis il a rajouté "de mon temps on disait que les radios étaient un peu ... fêlés, est-ce toujours ainsi ?". Là j'ai changé de conversation. A lui de juger.

Après cet intermède radioélectrique nous sommes partis vers le canal de Suez où il avait vécu enfant, son père occupant un poste important dans la fameuse Société du canal. Ce fut pour moi (chacun son tour) l'occasion d'un retour en arrière, vers 1960. Une anecdote m'est revenue en mémoire. C'était lors d'un voyage sur l'Indochine. Halte à Port Saïd. L'attente est quelquefois longue avant de constituer le convoi et j'ai le temps pour une escapade en ville. Auparavant il me faut vous dire que les navigants n'avaient ni passeport ni visas mais un "livret maritime" qui renfermait photo, nom, prénom, le nom du bateau, les dates d'embarquement, votre spécialité... en résumé pedigree et passé maritime.
Débarqué de la vedette, la police (ou les services de l'immigration, je ne me souviens plus), feuillette mon fascicule avant de le ranger dans un tiroir. Ne parlant que très mal l'égyptien (!) je n'ai pu faire comprendre que privé de ce sésame, il me serait difficile de justifier de mon identité lors d'un éventuel contrôle en ville... Peine perdue.
Balade sans histoire qui serait restée un magnifique souvenir si, au retour, en repassant chercher mon livret avant de reprendre la barcasse qui devait me ramener à bord... A voir les manipulations de paperasse et les nombreuses ouvertures de tiroirs, j'ai vite compris que l'objet s'était égaré. Qui sait, pire peut-être, donné à un marin de je ne sais quel bateau, parti pour je ne sais quelle destination...
J'ai patienté, disons une bonne heure, avant de retrouver mon bien.
A bord, je ne pensais pas déclencher des sourires en coin en narrant mon incident. Ces (mauvais) camarades, habitués de la ligne, avaient "oublié" de m'indiquer que, parfois, un billet négligemment inséré dans les pages du fascicule, accélérait considérablement voire éliminait tout délai de recherche.

Cousin, Canal et CW, trois beaux exemples de longévité non ?

 

 

 

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