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08/05/2009

Chose promise...

De nombreux lecteurs... tu parles ! Disons plutôt que deux ou trois amis m'ont rappelé que je ne parlais plus de navigation depuis l'escale de Dakar... C'est vrai, Dakar-Bordeaux cela sent les congés !

Pour le Radio, 10 jours par mois. "Eh bien vous êtes gâtés dans la marine marchande !". Cette phrase avait le don de me mettre en rogne ... Quand son auteur me semblait apte à comprendre, je tentais d'expliquer : " Vous avez je crois quatre week-ends chaque mois, deux jours de vacances par mois ... on en est déjà à 10 jours non ? Je n'osais même pas parler des ponts et autres fêtes dites légales. Pour nous, seul le 1er mai était payé double ! Difficile de stopper au milieu de l'Atlantique - voire défiler - le 14 juillet ou le 11 novembre ! Quant aux fêtes universelles comme Noël ou le 1er janvier, les dockers ne travaillant pas, l'armateur préfèrait nous envoyer en mer... Coûteux un bateau inactif à quai...

Soyons honnêtes, nous étions payés pour 8 heures par jour et deux heures supplémentaires, effectuées ou non. Jusqu'en 1968 il fallait 9 mois de bord pour prétendre aux congés et encore fallait-il être dans un port métropolitain ! La plupart du temps, Murphy frappait et cela conduisait à des 10 ou 11 mois de bord d'où les vacances de 3 à 4 mois qui affolaient certains terriens qui n'avaient à l'époque que 3 semaines d'affilée !

On est content de quitter le bateau, on attend son successeur avec impatience, on échange quelques infos et l'on s'en va. Reverra-t-on ce bateau mais surtout quelques collègues avec lesquels on a passé presque une année et qui sont devenus quelquefois des amis ? Ce n'est pas certain. Les embarquements se feront suivant les besoins de la Compagnie... Un jour, via la radio, on apprendra la présence à bord d'un bateau croisant dans les parages d'un collègue avec  lequel on a fait d'interminables parties d'échecs, avec lequel on s'est parfois eng...

Souvent il faudra attendre la retraite pour se retrouver, généralement en bord de mer, lors de la réunion des Anciens de la Compagnie... Et là, je vous prie de croire, souvenirs, souvenirs...

Content de rentrer à la maison mais avec tout de même un petit pincement au coeur.

Comme beaucoup, je fréquente un "salon" d'Anciens /MM et tout récemment, un correspondant belge m'a rapporté cette anecdote. Je ne résiste pas au plaisir de vous la faire partager...

"...En juillet 1959, je me trouvais sur le cargo "Mohasi" de la CMB  à l'ancre dans le Chatt - el - Arab, en attente de "monter" pour aller à quai. Près de nous un navire de la "NOCHAP", le "Ville de Nantes". Pour passer le temps , j'ai conversé avec le radio en phonie et on a parié une caisse de bières à celui qui lèverait l'ancre le premier. Et c'est lui qui a gagné. Nous, nous sommes "montés" le lendemain , mais pour un autre port. Et je n'ai plus jamais revu le "Ville de Nantes". Quand il était dans un port , nous étions dans un autre !
Bref , on s'est perdu de vue. Je suis affilié au site French Lines et dernièrement , à ma grande surprise , un message m'attendait !
C'était un certain Gilbert G. ancien "marco" du Ville de Nantes avec qui j'avais fait le pari. Il me rappelait que je lui devais toujours une caisse de bières ! Tu parles d'une surprise, après juste 50 ans !
C'est promis, je passerai un jour chez lui et avec la caisse !"

Comme vous le voyez, en Belgique, ce qui est dit est dit et chose promise, chose due !

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Le Chatt-el-Arab se trouve dans le golfe Persique au confluent du Tigre et de l'Euphrate... Quant au "Marco" j'ai appris que ce mot désignait le radio du bord chez nos voisins belges. Diminutif de Marconi...

 

 

 

 

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