Ici-F9OE

C'est généralement quand le QRM devient infernal, pas en dernière extrémité mais presque, que notre opérateur officiant depuis une station rare utilise ce mode de trafic pour tenter de fluidifier les appels. Cela signifie qu'il n'en peut plus...
Now calling by number. Je redoute cette annonce car en général elle ne m'est pas favorable. Je m'explique, et c'est aisément vérifiable : l'opérateur commence toujours par 1 (rarement par 0) et poursuit par 2, 3 etc.
Jamais il ne commence par 0 en descendant avec 9, puis 8 ... Je suis frustré !
Quand je dis jamais j'exagère ; une fois ou deux notre ami a commencé par 9 ! Il devait s'agir d'un technicien de Kourou ou de Cap Canaveral, habitué aux comptes à rebours...
Frustré, non par l'attente, mais parce que la plupart du temps, avant que l'opérateur ne parvienne au chiffre 9 que j'attends fébrilement, la propagation a tourné voire coupé.
Cette façon d'opérer n'est pas non plus très juste car elle favorise certains comme les 9V1, 3B8, 4S7 ... qui ainsi ont droit à "deux essais". Je crois savoir que les 4X4, 7Q7, 5X5... se sentant lésés, viennent de déposer plainte auprès des instances concernées.


2009 a commencé comme 2008 avec deux belles expéditions. Merci à E44M et TS7C d'avoir par leur trafic sorti les bandes de leur léthargie. Elles m'ont donné l'occasion, en raison de leur relative proximité, de me mettre quelquefois à leur place en écoutant la meute sur 10 ou 15 kHz. J'avoue que je n'aurais pas souvent, surtout en phonie, "sorti" un indicatif complet. Un excellent entraînement en vue de l'expédition sur l'île Desecheo prévue en février. L'éther va encore se réchauffer !


Mon billet "souvenirs sonores" m'a apporté quelques messages et en particulier un courrier de Laurent F6FVY (l'auteur de Google locator), lequel a numérisé un reportage sur l'expédition Clipperton de 1978 réalisé par Alain F6BFH, récidiviste en 2008. Merci à Laurent, que je n'ai jamais rencontré ni contacté sauf lorsqu'il opéra depuis cette île en 2008, qui m'a permis (et vous permettra) de retrouver des voix disparues (F3DJ, F9UC...) mais celles d'opérateurs toujours fidèles au poste comme F6AOI, F3AT, VE2AFC... , sans parler de l'intérêt documentaire sur le voyage.
http://f6fvy.free.fr/clipperton1978/Expe_Clipperton_MARS_1978_a.mp3
http://f6fvy.free.fr/clipperton1978/Expe_Clipperton_MARS_1978_b.mp3

C'était il y a trente ans et déjà de sérieux "pile up". Vous noterez combien la sensibilité des récepteurs a évolué. J'ai entendu plusieurs fois des contrôles de 53, 54 voire 44... Que de progrès !

En fouinant dans une boîte de QSL, j'ai retrouvé, tout à fait par hasard (c'est beau l'ordre), une cassette audio. Bien entendu aucune indication autre que "radio". Comme précision on fait mieux !
Mon vieux magnétophone toujours en forme malgré son peu d'activité, m'a replongé dans l'ambiance de la bande 2 mètres des années 60/70, en AM mon cher ! Un régal, à l'époque où émetteur et récepteur étaient séparés, l'ère du transceiver n'était pas encore arrivée. Le QRA-locator n'avait que 5 caractères ( JN18BP était BI12J)...
Les émetteurs étaient pilotés par un quartz , principalement 8 MHz. Comme beaucoup de ces "cailloux" (FT243) étaient sur la même fréquence, de nombreuses stations se retrouvaient peu ou prou au même endroit sur la bande, même si la dispersion des caractéristiques et l'oscillateur utilisé apportaient quelques petites différences.
Pour se dissocier du peloton, certains OM méticuleux faisaient subir un petit traitement à leur quartz, à savoir du vernis à ongles, un nettoyage à l'éther (on en trouvait encore à l'époque !) voire même un "coup de gomme"...
Et l'on entendait généralement des appels du style " F9.. lance appel direction ouest et repasse à l'écoute de 144 200 à 144 800". Il fallait "balayer" la bande ! Oui c'était assez sportif....
La QQE03/12 (environ 10 watts) mais aussi les QQE03/20 et 06/40 fleurissaient. La classique 5 éléments Yagi décrite par le général Revirieux F8OL venait d'être détrônée par la légendaire "9 éléments Tonna" créée par Marc F9FT.
Je m'égare... Pardonnez-moi, mais écouter quarante ans après des stations en AM officiant depuis l'est de la France, la Hollande et même de Suède m'ont laissé rêveur...

Je lis ici et là des états d'âme sur les cartes QSL, allant du superbe carton à la récente e-qsl... Beaucoup de ces cartes me rappellent des souvenirs, des anecdotes, des amis disparus...
A ces plaisirs vous pouvez en rajouter un autre : la constitution d'une sonothèque. Comme le but recherché est essentiellement documentaire, nul besoin d'un équipement hi-fi sophistiqué. Cela peut aller d'un simple magnétophone à cassette avec (ne riez pas) micro posé près du haut-parleur, même si la plupart des transceivers offrent une sortie BF à niveau constant, indépendante du potentiomètre de face avant. Les enregistreurs numériques sont plus petits, guère plus coûteux et offrent un temps d'enregistrement bien plus important.
Un autre système proposé par F1JKJ (archive de septembre 2007) conseille l'utilisation du logiciel ReCall qui, moyennant quelques euros si vous l'adoptez après une période d'essai d'un mois, vous permettra d'enregistrer plus aisément votre QSO, si bien entendu vous le souhaitez et, si vous parvenez à "accrocher" le DX convoité. C'est ce que je vous souhaite.

Non, croyez-moi, dans 10, 20 ou 50 ans vous ne regretterez pas ces enregistrements et, qui sait, vous sourirez peut-être en pensant que le trafic s'effectuait en BLU...