Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/05/2007

Renvoyé dans mes foyers...

15 mars 1958. Je suis renvoyé dans mes foyers. C'est l'expression consacrée pour me signifier que je suis libéré de mes obligations militaires.
Il était temps. Deux ans à 1900 francs/mois (3 euros actuels environ), bien que nourri et logé, c'est assez dur ! Et encore parce que matelot de 1ère classe (oui mon cher !) car les autres c'était 1700 francs. Rassurez-vous 1ère classe ce n'est pas un grade mais une distinction me rappelait récemment F8DHM qui avait lui aussi "conquis" ce titre glorieux !
Oui, il était temps car nous avions "touché" un nouveau commandant qui ne donnait pas vraiment dans le paternalisme... Un incident avait tout déclenché... Il m'avait vu en ville en tenue civile. Convoqué le lendemain matin, il m'avait lancé d'un ton comminatoire " Vous avez honte de votre uniforme ?". Je lui avais aimablement répondu par la négative, mais quelle idée saugrenue d'ajouter " Vous étiez aussi en civil et je pense que...". Il avait compris avant que je ne finisse ma phrase. A partir de cet instant seules subsistèrent les relations professionnelles, c'est-à-dire la radio. A cette époque il fallait passer par ceux qui à bord maintenaient le lien avec la terre...

Petite parenthèse : Le service militaire n'existant plus, l'émission d'amateur va (à mon avis) s'en ressentir. Combien d'OM n'ont-ils pas appris la télégraphie, les rudiments du trafic et de la technique durant cette période ?
Tout membre du REF qui en faisait la demande était d'ailleurs versé dans les "Transmissions", le REF étant agréé par le Ministère de la Guerre (SAG 12744). Refermons la parenthèse. Je m'égare...

Je retrouve donc la région parisienne et quelques jours après la SACM, les parents n'étant toujours pas enclins à m'offrir des vacances, l'oisiveté étant, c'est bien connu, la mère de tous les vices !
La SACM (Société Alsacienne de Constructions Mécaniques) comme son nom ne l'indique pas, donne également dans l'électronique et je me retrouve dans une équipe travaillant sur les filtres BF.
Je m'adonne bien entendu au trafic amateur, toujours en CW sur 14 MHz (avec un modeste doublet mais à l'air libre cette fois), pas autant que je l'aurais souhaité mais l'examen "Marine Marchande" approche. Eh oui, l'objectif n'a pas changé et reste "partir naviguer".

Si certains ont gardé des hangars vides ou, bien pire, laissé leur vie en Afrique du Nord, je suis conscient de la chance que j'ai eue d'exercer l'activité qui n'a cessé de me passionner.

Au moment où j'écris ces lignes le vent souffle et le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon, avec une dizaine d'hommes à bord, veille, prêt à intervenir. Je le vois de la fenêtre du shack, puisqu'il mouille dans la baie de Camaret, à 500 m de la maison dès que le vent atteint 50 km/h. C'est un peu mon baromètre. Quand il part vers Brest c'est que le beau temps revient mais s'il va vers Ouessant ce n'est pas bon signe, les vents vont se renforcer...


medium_Coup_de_tabac.2.jpg
Pas toujours confortable la navigation dans le secteur !



medium_Cross_Corsen.jpg




24h/24 le Cross Corsen (10 km dans le nord de la Pointe St Mathieu) surveille le trafic maritime du rail d'Ouessant

Les souvenirs reviennent, plus précis... Le matériel utilisé, et ce dans tous les domaines, a bien changé, mais il n'y a plus de radio à bord et les stations côtières sont fermées.
"C'était pourtant un métier" me confiait l'autre matin le chef mécano rencontré à la Presse. Eh oui, c'était.

Note : Si vous voulez en savoir plus sur ce remarquable remorqueur, Goggle vous dira tout mais je vous recommande ce site :
http://www.marine-marchande.net/Reportages/AbeilleBourbon/A-AbeilleBourbon.htm

Les commentaires sont fermés.